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Quelqu’un est actuellement en train de m’envoyer du bonheur gratuitement et je ne sais qu’en faire.

par cécile roch penet 7 Juin 2015, 01:41

Demain, c’est dimanche, donc demain c’est punta again.

Nous sommes rentrés sur Minglanilla depuis une semaine déjà avec christina et les choses ont eu le temps d’exploser dans mon cerveau. Le manque se fait ressentir, et le désir d’y retourner s’est décuplé.

Ici, je ne suis pas utile mais je m’amuse. La rentrée se fait le 15 juin et les profs continuent de préparer leur cours et leur salle de classe. Je ne sais pas encore quel va être mon rôle pour les prochains mois qui arrivent mais je crois que cela ne me dérange pas plus que ça, ma tête et mon corps sont encore à Punta.
Je n’arrive pas vraiment à décrocher et le bonheur des souvenirs me permet d’être heureuse ici. J’aide les profs et le staff à décorer les salles de classes et la bibliothèque. Ce travail méticuleux nous permet d’avoir des tonnes de discussions et je me rends compte que je suis complètement moi-même avec eux, je ris, je fais des blagues, je parle, j’observe, je participe, je suis tout simplement là avec eux. Cette école est enfin devenue un endroit où je me sens bien partout. Je peux venir librement dans la salle des profs et m’asseoir là où je veux sans me sentir intrus. Il y a quelques mois, je n’aurais jamais imaginé pouvoir faire ça, je pense même que j’avais déjà renoncé à les connaitre.

Les discussions ne sont pas franchement sérieuses mais je sais que ce n’est qu’un début, la questionneuse que je suis va refaire surface et certains d’entre eux y sont déjà préparé.

Actuellement je suis dans ma chambre et j’essai de me reposer mais trop d’images viennent se bousculer dans ma tête. Une pensée traverse mon esprit et je sais que c’est le fruit de toutes les réflexions que j’ai eu cette semaine :

« Jouer avec les jeunes, manger peu car trop pressée d’aller dehors avec eux, discuter sans cesse avec eux, les aider à participer …. C’était vraiment moi ça »

Je suis coincée. Je suis entre deux chaises. Je sui heureuse ici car j’ai des relations avec des personnes de mon âge, et je suis heureuse à Punta car j’ai des relations avec les jeunes. Pouvoir mixer les deux serais PARFAIT. Le déclic est fait, partout en moi. Je pense être actuellement dans le pic que chaque volontaire doit surement vivre une fois durant son volontariat et je ne pense absolument pas à la descente. Enfin, si un peu quand même, car elle approche bien trop vite. Le 31 juillet, cet avion va me ramener en France et m’arracher à ce monde qui était enfin devenu un petit peu le mien. J’essais de ne pas trop y penser, je me suis promis d’essayer de réellement vivre le moment présent.il y a juste ces petits moments d’ennuis ou mon cerveau a la stupide idée de penser à la fin de tout ça.

En parlant du présent, il est encore venu me chatouiller le cerveau dernièrement. Nicholas, ce jeune qui va rentrer au séminaire aujourd’hui est venu témoigner de son expérience à Sister eva, avec Christina nous étions là aussi, à l’écouter parler avec passion. Ses phrases sont ponctués d’expression en tagalog mais je comprends l’essentiel, je suis suspendu à ses lèvres.

Ce qu’il a vécu a l’air génial. Ils sont partis près de la mer faire du camping et réfléchir à leur relation à dieu avec des questions tels que : qui suis-je ? Qui est dieu pour moi ? Bref, exactement le genre de choses qui me ferais sauter sur place de plaisir. Je visualise tout ce qu’il raconte et une image me touche plus que les autres. Il est au bord de la mer, les pied dans l’eau. Autour de lui, ce n’est que roche et grottes, il est seul. Il prie en silence et se met ensuite à crier

« pourquoi moi ??? Qu’est ce que j’ai fais pour que tu me choisisse ? »

Plusieurs fois. il se vide de toute son énergie, il se sent bien là, à crier, à exprimer à haute voix ce qu’il ressent. Lorsqu’il sent une bourrasque de vent lui souffler dans le dos, il se sent serein, la voilà la réponse. Il sent SA présence et cela lui fait enormement de bien.

En l’écoutant, je suis toute émerveillée, tout ça me touche indirectement j’ai l’impression.

Depuis quelques temps, j’aime voir des signes un peu partout comme si quelqu’un cherchait à me parler et me donner des conseils par ses petits signes de la vie quotidienne. Pour moi, ce Nicholas est un signe, ce témoignage me montre que je suis au bon endroit actuellement, ce témoignage résonne étrangement avec moi. Je dois continuer ce que j’ai commencé ici me dis je.

Parfois, j’essais de regarder Punta de loin, et ma place ici aussi. Punta a été comme une avalanche, ou plutôt un arc en ciel dans mon ciel gris. Punta est venu tout changer. Punta est venu inscrire dans mon cerveau :

« c’est pour ça que tu es ici, tu a enfin trouvé la réponse. »

Lorsque je me revois à Punta, je vois une enfant heureuse comme tout. Pendant deux semaines, je n’ai pas arrêté de bouger partout, de jouer, de parler, de discuter, de chanter, de prier, d’échanger, de rire aux éclats, de sourire, de rencontrer … pendant deux semaines, je ne mangeais presque pas, je n’en ressentais pas le besoin, j’étais complète. Pendant deux semaines, j’ai perdue 2 kilos sans y penser, je crois que je pourrais décrire le bonheur en un mot dorénavant : Punta.

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