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Punta j'ai besoin de toi

par cécile roch penet 29 Mai 2015, 14:17

Les jours passent 500 fois trop vite ici. Le soir, je suis tellement crevée que je n’ai le temps pour rien. Je veux juste dormir. J’ai ma routine qui se fait, je lave mon linge, je lave mon corps douloureux et je m’étale dans mon lit pour m’endormir alors que Christina est encore sous la douche.



Nous rions et nous partageons le même ressentie. Plusieurs fois dans la même journée, nous nous amusons à nous répétez cette simple phrase.

« Ah au fait je crois que je ne te l'ai pas dit mais j’aime vraiment cet endroit »

Je ne me lasse pas de prononcer ces mots tellement ils sont le reflet de ce que je ressens. Alors, encore une fois je vais laisser ma m émoire faire le travail, j’ai trop peur d’oublier ces moments que je vis ici et qui me remplissent de joie et de sérénité.

« L’équipe Turin doit jouer aujourd’hui, ils me proposent de jouer avec eux, je suis comme une pièce rapportée comme ils disent. J’ai peur d’être nulle, et de les faire perdre. Alors je stresse des le matin au petit déjeuner. Mon cœur fait des grabouillis dans ma poitrine et mon estomac refuse de manger. Ok, je crois que cela me tiens vraiment à cœur. Le début du match arrive enfin. Je ne sens plus mon corps, j’essaie d’oublier les autres autour de moi et donne tout ce que je peux. Je me trouve pas aussi doué que lors des « entrainements » que j’ai quand je joue avec Kelvin et ses amis. Je crois que le stress ne me donne pas accès à tous mes moyens physiques. On gagne et je marque 5 points à moi seule. Au fond je suis contente, je ne les ai pas fait perdre. Je renoue quelque chose avec ce sport que j’ai quitté il y a des années maintenant. Jouer avec des garçons a toujours été plus facile pour moi. »

« Comme tous les jours ici, à 15h, nous allons à l’église pour la flores del mayo. Durant 1h, les enfants prient le rosarie. Je m’assoie près des garçons du groupe de Savio, et naturellement, Kelvin vient se poser près de moi. Je pensais pouvoir encore réfléchir sur ma vie dans ces moments de calme mais c’est peine perdue. Il me parle du début à la fin, et cela me rend plus qu’heureuse. J’adore ce garçon. Il est adorable. J’ai sans cesse envie de lui dire qu’il est choux. J’aime la relation que nous avons, même si je me sens tellement stupide à ces cotés. Il a une mémoire de fou et fais des recherches sans arrêt pour me donner les informations qu’il a trouvé le lendemain. Parfois j’aime le regarder et me sentir heureuse pour lui. Surtout quand je le vois jouer dans l’eau avec la fille qu’il apprécie. Je souris intérieurement. Je me sens maternante à mes heures perdues. Je me sens juste heureuse pour lui. Nous discutons juste par nos regards parfois et ça me fais rire. Il ya de la complicité et je crois que c’est la première fois que je ressens ça avec quelqu’un ici aux philippines. De la réelle complicité. Ah lala , ce petit garçon va me manquer. »

« Cet après midi, on est à la mer, les enfants jouent crient, rient dans l’eau depuis maintenant 2h déjà, et je sens que cela ne vas pas s’arrêter. Je suis avec les grands, Juerine et johan, deux chanteurs de la chorale que j’avais remarqué le premier jour et avec qui je suis complice maintenant. Ici, les relations vont vraiment vite quand même. Avec juerine on aide johan à nager pour regarder sous l’eau sans peur. Je me trouve un talent pour la nage au final. Le snorkelling avec papa m’a appris à savoir rester au fond de l’eau un petit moment. Je suis assez fière de moi. Et les philipino, sans timidité aucune, ne manque pas de me le faire remarquer. Je rougis, mais personne ne le vois, je suis complètement rougis par le soleil de base. Cette journée à la mer est parfaite. Je jongle entre juerine, kelvin et les catechist. Il ne m’en faut pas plus pour être heureuse. Ici, je sais ou aller, je ne me sens pas perdu, sans personne à qui parler, je me sens protéger, prête à tout. Lorsque qu’un groupe de petites filles s’accroche à moi, je me sens exister. Elles sont magnifiques. Dans le bus du retour je suis à coté de Jomarie, 17 ans, mignon comme tout qui s’est mis en tête de me faire des compliments à longueur de journée. Je le prends à la rigolade, tant qu’à faire, autant accepter ses compliments, ça fait toujours du bien. Cette non timidité qu’on les philippins à dire ce qu’ils pensent de toi est une habitude que j’ai envie de prendre, réellement. Cela me rappelle Hélène parfois, cette franchise qui te clou sur place lorsque tu n’es pas habitué. J’ai aussi envie de dire aux autres qu’ils sont beaux, ils le méritent. Et je sais quelle sensation on éprouve à entendre de si doux mot à son égard, ça vaut le coup. »

« Je joue encore au basket avec eux, mais cette fois je ne suis pas dans l’équipe de kelvin, mais dans l’équipe adversaire. Au bout de 10 minutes, il arrête et s’assoit sur le bord du terrain. J’ai mal au pied depuis quelques jours déjà, je le rejoins pour voir s’il va bien. Il râle, personne ne lui donne la balle, il s’ennui. Dans son équipe, le plus grand de tous ne cesse de jouer seul sans faire de passe.

- Demain on joue dans la même équipe, car quand je joue avec toi tu me passe toujours la balle.

C’est vrai il n a pas tort. Au basket, ou dans tous les autres sports, lorsque je sais qu’il y a plus faible que moi dans mon équipe, je tente toujours de les faire jouer. Dans ces moments là, je me fous de perdre ou de gagner, je veux juste que les plus petits puissent essayer. Je sais que s’ils n’essayent, pas, ils n’évolueront pas. Je crois que j’aime vraiment les sports d’équipes. J’y trouve ma place et mon utilité. Ici, au basket, je suis grande, je réceptionne les balles et distribue le jeu, je les laisse jouer, je sui juste le passeur et ça me va amplement. Cela me rappelle une certaine définition que j’avais donné à propos de mon futur métier : éducateur spécialisé. C’est bon Cécile tu ne déraille pas, tu reste sur les mêmes rails, tout ça continue d’être logique. »

« Comme tous les jours ici, à 13h, ils sont tous rassembler dans le gymnase ouvert. Tous assis en groupe, ils commencent par une simple prière et viens ensuite la danse. Comme au campobosco, cette dans e me rend heureuse et me rappelle encore une fois à quel point je suis au bon endroit. Avec les catéchist, nous sommes devant tous le monde et j’ai enfin mémorisé tous les pas de la danse. Je m’imagine leur apprendre le wakiwaki, cela serait un vrai challenge. »

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